Stage Prévention VIH/SIDA
En Afrique noire généralement, le taux de prévalence du VIH/SIDA comparativement aux années précédentes, recule à l’échelle nationale ceci à cause de nombreuses campagnes de prévention contre la maladie.
De nombreuses campagnes des ONG en matière de prévention, d’observance thérapeutique, font baisser le taux de décès.
Face aux énormes défis que pose la pandémie, il faut agir dans la lutte sur plusieurs facteurs notamment économiques et socioculturels.
Facteurs socio-culturels et économiques
Certaines pratiques culturelles en Afrique noire sont des facteurs importants qui favorisent la propagation et sur lesquels il faut agir par des actions de prévention.
Notre credo n’est pas de remettre en cause les cultures mais de combattre le VIH/SIDA.
Il s’agit de :
- La polygamie :
Elle est culturellement ancrée dans les mœurs surtout en milieux ruraux et complique le statut socioéconomique de la femme favorisant l’émergence de la famille nombreuse dont les conséquences sont :
- le risque élevé de propagation
- la pauvreté, l’analphabétisme, l’exploitation sexuelle des enfants, la prostitution importante et mobile
- la précarité du statut socioéconomique de la femme
- les migrations internes et internationales surtout des jeunes filles
- Le lévirat :
La veuve a la liberté de se remarier. Mais dans certains milieux ruraux la veuve n’a pas cette liberté. Elle doit se remarier au petit frère ou grand frère du défunt. Ceci pour conserver l’unité et la pérennité de la famille.
- Le sororat :
Dans plusieurs milieux également le veuf doit se remarier à la petite ou grande sœur de la défunte par souci de mieux prendre soin des enfants
- Le mariage précoce :
Beaucoup de pays africains ont ratifié beaucoup de textes relatifs à la protection et à la défense des droits des enfants. Et la promulgation tarde (diffusion à l’échelle nationale).
Il faut donc sensibiliser les communautés aussi bien urbaines que rurales sur le contenu de ces textes qui définit l’être mineur comme celui qui est âgé de moins de 18 ans.
Dans les milieux ruraux surtout, beaucoup de vieux hommes ont pris en otage dans les mariages forcés des jeunes filles de moins de 18 ans.
Ces jeunes filles données en mariage, d’habitude contre une dot, s’enfuient et s’adonnent souvent à la prostitution comme un moyen de survie. Elles peuvent contracter le VIH facilement.
- L’abus sexuel sur les enfants mineurs en situation précaire :
Beaucoup de personnes profitent de la situation de précarité des mineurs pour les exploiter sexuellement. Les adultes leur offrent de « l’aide » à travers la prostitution ou encore leur offrent du travail dans une autre ville contre de fausses promesses à leurs parents pauvres paysans dans une brousse. Rien que pour être forcé à la prostitution.
- Les pactes de sang :
Pour garantir une union durable dans leurs relations amoureuses, ainsi qu’une certaine forme de relation de confiance, des partenaires sexuels s’adonnent, sans aucune mesure de prévention (dépistage) à des rituels mystiques consistant à échanger réciproquement le sang.
Une forme de contamination au VIH/SIDA par voie sanguine.
- La pauvreté de la femme due à l’expropriation à la mort du mari ayant pour conséquence la débauche sexuelle de la jeune fille.
- Non héritage à la mort du père :
En milieu rural les jeunes filles mineures n’ont pas droit à l’héritage et sont exposées à la débauche sexuelle pour survivre.
- La stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH (PVVIH)
- La féminisation de l’épidémie
A cause de ces nombreux facteurs culturels de la propagation du VIH/SIDA, les femmes africaines sont plus exposées au risque et l’infection survient chez elles à un âge plus jeune que chez les hommes.
On compte en moyenne 13 femmes infectées pour 10 hommes infectés. La différence est encore plus marquée chez les jeunes de 15 à 24 ans.
Des jeunes filles quittent l’école pour s’occuper des parents malades ; des femmes âgées assurent la prise en charge de leurs enfants adultes malades et remplacent les parents des enfants orphelins. Les femmes âgées sont parfois socialement isolées en raison des préjugés et de la discrimination. Lorsque les femmes sont séropositives, le soutien familial ne va pas nécessairement de soi. Elles sont souvent rejetées et peuvent voir leur propriété saisie à la mort de leur mari. Parfois, elles sont renvoyées du loyer par le mari séropositif.
Que nous reste-t-il à faire ? Ensemble, il nous faut :
- Sensibiliser sur les modes de transmission, les voies de contamination et les moyens de prévention
- Sensibiliser sur les déterminants socioculturels qui peuvent favoriser la propagation du VIH/SIDA
- Concevoir des projets de renforcement de capacité des ménages touchés par le SIDA en fournissant une assistance, des soins à domicile, un appui nutritionnel et scolaire des orphelins et enfants vulnérables (OEV)
- Soutenir toutes les actions d’élimination de stigmatisation et de discrimination liées au SIDA.
- Concevoir les stratégies à mettre en place - Améliorer la compréhension du problème - Susciter un plus grand engagement des gouvernants